Page:Ricard Saint-Hilaire - Le Moine et le Philosophe, 1820, tome 4.djvu/87

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Vous chantez bien, dit le baron, et, comme il paraît, vous ne refuseriez pas un verre de vin ? Monseigneur, reprit le père, mille ne seraient pas assez. Malheureusement, riposta le baron, ma fille est sorcière, comme vous savez ; elle assure qu’elle le sera jusqu’à ce que vous creviez de soif ; je dois l’en croire, et… — Monseigneur, répliqua le moine, elle ne doit plus l’être, car nous mourrons de langues fourrées et de poivre. — C’est possible, mais si vous voulez boire et vivre, il faut que, quoique ayant été sorcière, elle ne l’ait pas été ; car si elle l’a été, elle doit être brûlée, et moi-même je la placerais sur le bûcher, tant je suis ferme dans la foi ; donc je veux qu’elle ne l’ait pas été, car je ne veux pas qu’on la brûle. — Eh bien ! nous l’exorciserons et ne la brûlerons pas. Non, non, s’écria le baron, les sorciers doivent passer par le feu, votre prieur et mon curé y passeront ; il faut