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Je les tiens, dit le baron, il m’en coûtera mon plus gros tonneau, mais n’importe. Il fit verser rasade à ses gens, et ils continuèrent :


On a soif dès qu’on vient de naître ;
C’est en buvant que l’on grandit ;
En vain l’âge affaiblit son être,
L’homme peut boire tant qu’il vit.
Pour la soif, gardons une poire ;
Le sage l’a dit, je le crois ;
L’âne, sans soif, ne peut pas boire ;
Pour moi j’ai soif dès que je bois…


Pendant que l’on chantait ce couplet, le plus svelte des pères monta sur les épaules des quatre plus gros de la bande ; sa tête arriva tout juste au-dessus de la voûte au moment où le couplet finissait, et prévenant les gens du baron, il s’empressa de chanter le refrain :


En tous temps, divisés sur l’honneur et la gloire,
Sur les dieux, les chevaux, les femmes, les amours,
Les hommes sont d’accord, toujours,
Toujours…, quand il s’agit de boire.