Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/598

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taliste serait de 50%, ou en d’autres termes il jouirait d’un bénéfice de 100, sur un capital de 200.

Les profits du capital agricole pourraient se maintenir pendant quelque temps au même taux ; parce qu’il se pourrait aussi qu’il y eût abondance de terres également fertiles, également bien situées, et, par conséquent, abondance de terres qu’on peut exploiter à des conditions aussi avantageuses, à mesure que s’accroîtraient les capitaux des premiers habitans et de ceux qui les ont suivis.

Il pourrait même se faire que les profits augmentassent par le seul fait que la population se multipliant dans une proportion plus forte que le capital, les salaires diminueraient. Ainsi, au lieu d’être égale à cent quarters de froment, le capital circulant nécessaire serait seulement de quatre-vingt-dix quarters et les profits s’élèveraient de 50 à 55%.

Des perfectionnements introduits dans les méthodes agronomiques et dans les instruments de culture contribueraient aussi à accroître les profits du capital en augmentant le produit obtenu avec les mêmes frais d’exportation. D’un autre côté, les profits bais seraient, si l’on adoptait un système d’agriculture plus vicieux, ou si les salaires haussaient.

Ces circonstances ont une action plus ou moins énergique, sans doute, mais néanmoins constante. Elles retardent ou précipitent les effets naturels du développement de la richesse, en multipliant ou diminuant les profits, en augmentant ou réduisant la masse de produits obtenus sur une terre avec le même capital[1].

  1. M. Malthus envisage l’excédant de produit déterminé par une diminution de salaires ou par des perfectionnements agricoles, comme une des causes qui élèvent la rente. Selon moi, il n’a pour effet que d’augmenter les profits.

    « L’accumulation constante du capital, poussée au delà du nombre des terres » douées de la plus grande fertilité ou de la plus belle position, doit nécessairement abaisser les profits ; d’un autre côté, la tendance qu’a la population à s’accroître au delà des moyens de subsistance, doit, au bout d’un certain temps, réduire les salaires du travail. »

    « Le coût de la production diminuera donc, mais la valeur du produit, c’est-à-dire la quantité de travail et de toutes les autres créations du travail, outre le blé, qu’elle peut acquitter, s’élèvera, infailliblement, au lieu de diminuer. »

    Un plus grand nombre d’individus réclamera des subsistances et sera prêt a à offrir ses services pour tous les genres de travail. L’intensité de la demande réagira immédiatement sur la valeur échangeable du blé, valeur qui dépassera le prix de revient et comprendra les profits du capital agricole, évalués d’après le taux général dès profits à cette époque. L’excédant ci-dessus constitue