Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/599

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Nous admettons cependant que l’agriculture n’a été fécondée par aucun perfectionnement, que le capital et la population se développent sur une échelle égale, de sorte que les salaires réels du travail restent uniformément au même taux ; et cela, afin d’apprécier l’influence particulière, que l’accumulation du capital, l’accroissement de la population et l’extension des cultures exercent sur les terres plus éloignées et moins fertiles.

À cette époque des sociétés où nous, avons évalué par hypothèse les profits des capitaux agricoles à 50%, les profits sur tous les autres genres de capitaux engagés, soit dans les manufactures grossières, propres à ce degré de civilisation, soit dans les opérations commerciales destinées à procurer certains objets de consommation en échange des matières premières, ces profits, dis-je, seront aussi de 50%[1].

En effet, si le bénéfice des opérations commerciales s’élevait au-dessus de 50 p. 0/0, le capital fuirait la terre pour être appliqué aux échanges : si au contraire il était moindre, on transporterait les fonds du commerce à la terre.

Le capital et la population croissant simultanément, après que toutes les terres fertiles situées dans le voisinage des premiers habitants auraient été mises en culture, le besoin de subsistances s’accroîtrait aussi et on devrait avoir recours pour les obtenir à des terres moins avantageusement situées. En admettant même que ces terres aient une fécondité égale, la nécessité d’y consacrer plus d’ouvriers, de chevaux, etc., afin de transporter le produit des lieux de culture aux lieu de consommation conduirait indispensablement à employer une plus grande quantité de capital pour obtenir le même produit : et cela sans que les salaires du travail subissent aucune modification

    la rente. » (Recherches sur la nature et le progrès de la rente)

    En parlant de la Pologne, page 19, il considère aussi le bas prix des salaires comme un des éléments de la rente. À la page 22 il est dit que toute baisse dans les salaires, dans le nombre des travailleurs et toute réduction déterminée par des améliorations agricoles, tendent à élever le taux de la rente.

  1. Je ne prétends pas que le taux des profits agricoles et manufacturiers sera rigoureusement le même, mais que ceux-ci seront vis-à-vis l’un de l’autre dans de certaines proportions. Adam Smith a expliqué pourquoi les profits varient suivant qu’on a appliqué les capitaux dans de certaines entreprises, différentes par leur degré de sécurité, de propreté, de notabilité, etc., etc.

    La détermination de ce rapport importe fort peu à mon argument ; car j’ai voulu seulement prouver que les profits du capital agricole ne peuvent varier d’une manière sensible sans déterminer une variation correspondante dans ceux des capitaux engagés dans l’industrie et le commerce.