Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

hausse des salaires. Le contraire aurait lieu dans le cas où les salaires diminueraient.

Je n’ai pas dit, et il est essentiel de se le rappeler, que par cela seul que le travail consacré à une marchandise s’élève à 1000 l. st. et celui consacré à une autre marchandise à 2000 l. st., la valeur de ces deux objets doive être nécessairement de 1000 l. st. et de 2000 l. st. : j’ai dit simplement que cette valeur serait dans le rapport de 1 à 2, et que ces marchandises s’échangeraient d’après ce rapport. Il importe fort peu à la vérité de notre théorie, que l’un de ces produits se vende a raison de 1100 l. st. ou de 1500 l. st., l’autre à raison de 2200 l. st. ou de 3000 l. st. Je n’examinerai même pas cette question en ce moment ; ce que j’affirme seulement, c’est que leur valeur relative se règle sur les quantités relatives de travail consacré à leur production.

SECTION VII.

Des différentes conséquences produites par les oscillations dans la valeur de la monnaie ou dans celle des marchandises que la monnaie, — ce symbole des prix, — sert à acheter.

Quoique je me sois décidé à reconnaître, en général, à la monnaie une valeur invariable, afin de pouvoir déterminer d’une manière plus nette les variations que subissent les autres marchandises, je crois devoir indiquer ici les conséquences très-diverses qu’entraînent les altérations de valeur produites par les différentes quantités de travail nécessaires pour créer les marchandises et les variations produites par des changements dans la valeur de la monnaie elle-même.

La monnaie étant une marchandise variable, la hausse des salaires en argent devra résulter souvent d’une baisse dans la valeur de la monnaie. Toute augmentation de salaire, produite par cette cause, sera nécessairement accompagnée d’une hausse correspondante dans le prix des marchandises ; mais il sera facile de voir alors que le travail et les autres marchandises n’ont pas varié et que les changements se rapportent uniquement à l’argent.

Par cela seul que la monnaie nous vient du dehors, qu’elle forme l’agent intermédiaire des échanges entre tous les pays civilisés, qu’elle se distribue parmi ces pays, dans des proportions qui varient constamment avec les progrès de l’industrie et du commerce, et avec les difficultés toujours croissantes que l’on éprouve pour entretenir une population ascendante ; par cela seul, dis-je, la monnaie est soumise à