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le Mariage caché.

mon neveu ſe fût déclaré plutôt, je ne me ſerois peut-être pas oppoſé…

Sophie.

Ah ! Monſieur, je ne ſonge point à Celicour !

Durval.

Vous avez raiſon ; c’eſt une mauvaiſe tête ; d’ailleurs il n’eſt pas aſſez riche… (il lui prend la main) mais ne vous chagrinez pas, votre Pere étoit mon Ami… vous m’avez toujours vivement intéreſſé… &, ma foi, puiſque les choſes vont ainſi… je veux travailler à votre bonheur.

Sophie.

Vous n’imaginez pas combien je ſuis à plaindre.

Ariette.

De vous exprimer ma peine,
Non je n’ai pas le pouvoir,
Helas ! timide, incertaine,
Je crains de la laiſſer voir.
En vous j’ai mis tout mon eſpoir.
De vous exprimer ma peine,
Non je n’ai pas le pouvoir.

De nous un inſtant diſpoſe,
Nous ne pouvons le prévoir,
Souvent notre cœur s’oppoſe
A la raiſon, au devoir.
Je voudrois parler, je n’oſe,
En vous j’ai mis tout mon eſpoir,
De nous un inſtant &c.