Aller au contenu

Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour répondre à toute accusation qui pourrait survenir contre eux.

L’arpenteur Morris, devenu plus tard juge de la Province, écrivant, le 16 avril 1753 au gouverneur Cornwallis, qui était alors en Angleterre, lui disait, après lui avoir relaté en gros le récit que nous venons de reproduire :

« Telle est la substance de leur histoire. Mais comme, peu après le départ de la goélette, (portant Conner et Grâce,) les sauvages étaient venus se plaindre qu’un bateau, dont la description correspondait exactement à celui-ci, avait fait escale à Jedore où étaient leurs magasins, et que ses occupants leur avaient volé quarante barils de provisions, lesquels ils tenaient du gouverneur, — alors l’on suppose que Conner et ses compagnons ont été plus tard capturés par des sauvages de la même tribu, qu’ils auraient réussi cependant à massacrer, ainsi qu’ils le racontent. »

« Si tel est le cas, c’est, dans les circonstances, un bien déplorable accident, dont l’avenir seul montrera toutes les conséquences. Les chefs de chacune des tribus de la Péninsule nous avaient envoyé des messages d’amitié, et je pense qu’ils étaient disposés à signer ce printemps un traité de paix, — si cet accident ne les en empêche pas[1]. »

  1. Doc. in. sur l’Acadie. Can. Fr. Tome II, p. 111-2. Pièce LXXXVII. (Provenant du British Muséum. Brown MSS. Add. 19073. Fol. 11, no 23).

    Nous ne croyons pas que ceci s’applique au traité du 22 novembre, lequel avait été déjà dûment signé et ratifié, mais à d’autres négociations de paix avec toutes les tribus de la Péninsule. Dès le commencement de ce chapitre, Richard a parlé de « préliminaires » de paix. Or, avec les Micmacs, nous avons vu qu’il n’y eût pas seulement des préliminaires, mais une convention réelle en bonne et due forme. Ce mouvement pacifique était sans doute en voie de prendre plus d’extension, quand l’incident que nous rapportons fît tout manquer, anéantit le traité déjà existant et mît obstacle aux autres négociations semblables qui se préparaient.