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laquelle ils ne peuvent prétendre qu’à cette condition, » — le serment absolu[1].

Adressée à un homme du caractère de Lawrence, la lettre que nous venons de citer signifiait : trompez les Acadiens, s’il le faut, donnez-leur à entendre vaguement que la question des titres de propriété sera réglée, mais gardez-vous bien d’aller jusqu’à les en assurer d’une manière formelle ; cependant, faites tout ce qui sera nécessaire pour les empêcher de partir. Tout de même, le point de vue auquel se plaçaient les Lords du Commerce une fois admis, il y avait là du moins des conseils de prudence et de modération qui pouvaient servir à réprimer la nature perverse de Lawrence. Fermons les yeux sur la duperie que cette lettre comportait. Depuis quarante ans, la duperie avait été érigée en un système tel qu’il était impossible aux mieux intentionnés d’échapper tout-à-fait à son emprise[2]. D’ailleurs, ce document avait été écrit alors que les Lords du Commerce ne savaient trop que décider au sujet de la question soumise ; et, pour leur rendre pleine justice, il faut accoler cette lettre à une autre du 29 octobre suivant, laquelle peut être considérée connue la complétant et la modifiant grandement[3].

  1. Akins. Nova Scotia Doc. P. 207. — Dans Akins, cette Lettre est datée de Whitehall, mars 4, 1754. Et le MS. original, comme aussi l’édition anglaise, vol. i. p. 350, ont adopté cette indication. Cette Lettre est, en vérité, du 4 avril de cette même année, ainsi qu’il est marqué dans Can. Arch. (1804) B. T. N. S. vol. 36, p. 15. April 4, 1754. Whitehall.
  2. Inutile de dire que l’auteur essaie vainement de pallier tout ce que cette lettre a d’odieux et de compromettant pour les autorités de la Métropole.
  3. À cet endroit du MS. — fol. 432 — le traducteur a mis en marge la note suivante, au crayon : « Où est cette lettre ? » Au bas de la page, il y a un renvoi, de la main de l’auteur : « Cette lettre est insérée et discutée dans un autre