L’assistance qu’ils venaient maintenant donner à leurs frères, ils pouvaient prévoir qu’elle leur serait rendue un jour, et peut-être bientôt.
Ils reçurent l’ordre de revenir sans tarder[1]. Nous avons lieu de croire que l’ordre fut promptement mis à exécution par ceux qui, étant partis avec l’intention de revenir, avaient laissé derrière eux leurs familles : sans quoi, les Archives feraient certainement mention de procédés de rigueur exercés envers les récalcitrants, leurs familles, leurs biens. Quand Lawrence donnait des ordres, il n’entendait pas badinage là-dessus, et les Acadiens ne le savaient que trop bien.
Nous croyons avoir établi que Lauwrence avait, dès lors, virtuellement décidé la déportation. La preuve, quoique déjà convaincante au point où elle en est, reste encore un peu vague. Un peu de patience est nécessaire pour suivre jusqu’au bout la chaîne de l’évidence, qui est fort longue. Toutefois, pas un anneau n’y manque,
La lettre de Lawrence, que nous venons de citer, n’est, à proprement parler, que la première maille, le chaînon initial de ces nombreux anneaux dont l’ensemble constitue ce Cha-
- ↑ « At a council… on fryday (sic) the 21st day of June 1754… The Président
also acquainted the council that notwithstanding the French inhabitants of
Annapolis, Minas and Piziquid had been refused liberty to go and work for the
French who have established themselves at Beaubassin, yet many of the said
inhabitants had presumed to go there to the number of three or four hundred…
The Council having taken the same into mature considération, did advice that
« proclamation should be forthwith issued, ordering the said inhabitants to return, as they shall answer the contrary at their péril, and that the deputies
should be ordered to report the names of all those who were gone to BeauSéjour
to work as aforesaid. »
Chas. Lawrence.
{N. S. Doc. — Akins, p. 212. — Murdoch, vol. I, ch. XVII, p. 238.)