Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/342

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nous sommes en quête de tout ce qui peut jeter de la lumière sur ce chapitre perdu, choisissant de préférence les textes que le compilateur des Archives a cru défavorables aux Acadiens ; et, autant que cela est possible, nous nous appliquons à mettre le lecteur en état de juger de tout par lui-même. Presque toujours, nous n’avons que la version des autorités ; que si, en dépit de cela, les actes du gouvernement sont trouvés injustifiables, il faut qu’ils le soient bien réellement. Que serait-ce donc si nous possédions des pièces contradictoires, et si nous connaissions les dessous ensevelis pour toujours dans l’oubli ? Pour ce qui précède, nous avons la bonne fortune de posséder la requête des Acadiens ; et cet avantage, nous le devons probablement à la critique à laquelle cette requête fut soumise. Ce document, où chaque article de la pétition présentée par les habitants français est passé à un crible sévère, n’en est pas moins la cause de Lawrence exposée par lui-même, rédigée avec soin, et avec toute l’habileté qui le distinguait, à l’effet de se justifier, le cas échéant.

Philip H. Smith, dans son ouvrage si impartial : Acadia. A lost chapter in american History — commence ainsi le chapitre où il traite de la question qui nous occupe :

« Nous allons laisser ces humbles gens nous raconter l’histoire de leurs souffrances et des torts qui leur furent causés, dans le mémoire suivant présenté au gouverneur Lawrence, sous la date du 10 juin 1755, préalablement à la chute de Beauséjour, et aux autres revers que devaient subir les Français dans la Péninsule. Nous mentionnons ce fait que le mémoire avait précédé ces revers, parce qu’autrement l’on pourrait dire que les Acadiens avaient perdu tout espoir, et qu’ils demandèrent la paix seulement parce qu’il ne leur restait plus d’autre issue possible. Nous prions le