Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/362

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avait — c’est lui-même qui le dit — donné l’ordre de consulter le commandant de la flotte, en toute conjoncture imprévue regardant la sécurité de la province[1]. Lawrence eut l’art de tourner cet ordre à son avantage et de s’en prévaloir pour faire seconder ses desseins par le vice-amiral Boscawen, surnommé avec raison « cœur-de-chêne », et qui était alors à Halifax. C’était bien là l’homme qui lui convenait ; il connaissait ses dispositions et l’avait habilement préparé à l’acceptation de son projet.

Voici donc ce que nous lisons dans Akins :


« Conseil tenu en la maison du gouverneur, à Halifax, le lundi 14 juillet 1755.

« Le lieutenant-gouverneur notifia le conseil qu’il avait reçu des instructions de Sa Majesté à l’effet de consulter le commandant de la flotte sur toute mesure urgente à prendre concernant la sécurité de la province[2], et qu’en conséquence il avait l’intention d’envoyer la lettre ci-dessous au vice-amiral Boscawen et au contre-amiral Mostyn.


« Monsieur,

« Le Conseil de Sa Majesté devant s’assembler
en ma résidence demain à onze heures de la mati-

  1. Il y a aux archives un document en date du 16 avril 1755, et émané du Secrétaire d’État Sir Thomas Robinson. C’est une circulaire aux gouverneurs par laquelle il leur est ordonné de coopérer avec Boscawen, commandant de la flotte, et de lui envoyer tous les renseignements qu’ils pourront se procurer. Est-ce à cette circulaire que Lawrence référait ici ? Cf. Can. Arch. (1894) 1755. April 16. Whitehall. Secr. of State {Robinson) to Governors. (Circular.) (Am. & W. I. vol. 605.)
  2. Dans le MS. original — fol. 528, — la citation s’arrête ici. Nous croyons mieux, pour la parfaite intelligence du récit, de reproduire ce document in-extenso.