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Avant le désastre subi par le général Braddock sur la Monongahéla[1], et avant que fut prise la décision officielle de la déportation, Winslow avait écrit, alors qu’il était à Beauséjour[2] :


« Du camp de Beauséjour, Nouvelle-Écosse, 27 juin 1755.


« À Charles Gould, Ecr., Privy Garden, Londres,


« Cher Monsieur,


« … Laissez-moi vous informer simplement… du projet formé par le gouverneur Lawrence… à l’effet non-seulement de mettre fin aux futurs empiétements des français dans la province de Sa Majesté, la Nouvelle-Écosse, mais encore de chasser ces ennemis des lieux qu’ils y occupent déjà… J’espère qu’avant l’automne, nous serons en me-

  1. En juillet 1755. Cf. là-dessus New France and New England, by John Fiske, p. 256 et seq. Windsor. Narr. and Crit. Hist. v. 575-580.
  2. Le MS. original — fol. 584 — copiant ici Rameau, (ii, p. 155) a prêté à Winslow une lettre dont il n’est certainement pas l’auteur. Voici ce que dit Richard, d’après l’auteur d’Une Colonie Féodale… : « Sous l’influence du désastre de Braddock à la Monongahéla, Winslow avait écrit, alors qu’il était encore à Beauséjour, et avant la décision officielle de la déportation, cette abominable lettre (Rameau ajoute : qui est restée célèbre :) « Nous formons maintenant le noble et grand projet de chasser les français neutres de cette province ; ils ont toujours été nos ennemis secrets, et ont encouragé nos sauvages à nous couper le cou. Si nous pouvons accomplir cette expulsion, cela aura été une des plus grandes actions qu’aient jamais accomplies les Anglais en Amérique ; car, entre autres considérations, la partie du pays qu’ils occupent est une des meilleures terres qui soient au monde, et dans ce cas nous pourrions placer quelques bons fermiers anglais dans leurs habitations. »

    « Le plus grossier des forbans qui sortaient des rochers de la Norvège pour aller raser les rivages de l’Europe, en l’an 1000, dit Rameau, n’eût pas publié