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pouvaient tenir des missionnaires qui avaient, tour à tour, desservi les sauvages de l’Acadie et ceux de Bécancourt. Ainsi par exemple le Père de la Chasse S. J. qu’on trouve en Acadie vers 1711-12-13 et qui plus tard était missionnaire à Bécancourt.

Forcés par leur dénuement et leur pauvreté de rechercher les endroits de chasse et de pêche, les uns s’établirent le long de la « Grand’rivière » laquelle n’est autre que le fleuve St-Laurent, les autres se fixèrent au lac St-Paul. À Ste-Angèle de Laval où à la « Grand’rivière », comme disent encore les anciens, nombre de familles portent des noms acadiens et ce me serait un problème facile de déterminer le degré de parenté que les Bourgeois, les Cormier, les Doucet, les Hébert, les Richard, les Bourg, etc, d’aujourd’hui peuvent avoir avec leur ancêtre venant directement de l’Acadie.

Une chose digne de remarque, c’est que l’on trouve encore aujourd’hui à Ste-Angèle de Laval des arrières petits-fils des premiers Acadiens de l’endroit qui sont restés fidèles aux traditions de leurs ancêtres et qui n’ont jamais ambitionné d’autre état que celui de pêcheurs.

Parmi les premiers habitants du lac St-Paul, il faut mentionner Claude Hébert, Jean et François-Régis Par, Jean Leprince, Joseph Leprince, François Cormier, Pierre Cormier, Amant Thibeau, Antoine Belony Bourg, Simon Bourg, Joseph Richard, Charles Héon et ses frères, Pierre Arseneau, Charles Gaudet, Jean Bte Bourgeois, Jacques Bourg, Étienne Migneau, etc.

Cependant ces pauvres réfugiés ne se montrèrent pas empressés de travailler au défrichement de leurs terres, soit qu’ils conservassent l’espoir de retourner sur leurs anciennes propriétés de l’Acadie, soit qu’ils n’aient pu obtenir immédiatement leurs titres de possesseur[1], soit qu’ils aient demeuré plusieurs années au service des anciens habitants ou encore, vraisemblablement au service du « Roi » dans les milices canadiennes ; car il ne faut pas oublier que, dans ces années là, la guerre de la conquête battait son plein et que les Français y jouèrent leurs derniers atouts en 1759 et 60.

Parmi les Acadiens réfugiés du second groupe, signalons quatre garçons de François Bourg, François, Pierre, Raphaël et Amant. Pierre Benjamin Laur, marié à Marie Josephte Blanchard. Pierre Bergeron, marié à Marguerite Bourg. Simon Bergeron marié à Marie Syndon ; et quelques célibataires, comme Pierre Doucet, Pierre Béliveau, etc.



  1. Ils eurent le contrat de concession de leurs terres de la part du Seigneur de Montesson à l’automne de 1764.