Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 2, 1916.djvu/62

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çait à donner les résultats qu’il aurait pu prévoir, s’il avait été doué du moindre esprit d’observation et qu’il n’eut pas été aveuglé par sa fatuité. Irrité à la vue du manège des Français pour attirer à leur cause des compatriotes, le Gouverneur signifia au capitaine Silvanus Cobb un ordre draconien, duquel nous extrayons ce qui suit :


« … Tous les habitants de Chinecto, à son instigation, (celle de Le Loutre) ayant donné refuge et assistance aux Indiens, et n’ayant jamais daigné laissé savoir au gouvernement le moindre renseignement au sujet de toutes ses manœuvres, (toujours celles de Le Loutre,) oubliant ainsi tous leurs devoirs à l’égard de leur Souverain, — vous irez à cet endroit saisir et faire prisonniers autant d’habitants que vous pourrez. Partout où les habitants s’enfuiront ou quitteront leurs maisons à votre approche, vous saisirez autant de femmes et d’enfants que vous le jugerez bon, et vous les déposerez dans le premier Fort anglais qui se présentera, où ils resteront comme otages jusqu’à ce que la conduite des parents soit devenue meilleure[1]. »


Cette mesure radicale ne fut cependant pas mise à exécution[2].

  1. Cf. A. C. pour 1894, p. 151, F. 136, B. T. N. S. vol. 9. Nova Scotia Doc. p. 178-9. — Cet ordre est signé : Given under my Hand and Seal at Halifax the 13th of January 1749.
    Ed. Cornwallis.

    Cf. Rameau, loc. cit. p. 142.

  2. Et voici pour quelles raisons : « J’avais lieu d’espérer que Loutre (sic) au moins serait pris, et au cas où les Indiens auraient marché contre nous, que nous pourrions capturer leurs femmes et leurs enfants, et les députés de Chinecto. Cobb, un colon, familier avec tous les coins de la Baie… me parut tout désigné pour cette entreprise. Je l’envoyai sur son Sloop à Boston, auprès de