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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/109

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dans les procès au criminel, après des pièces qui paraissent accablantes pour l’accusé, quelque fait surgit qui déroute la justice et rompt l’harmonie de la preuve. Ici rien de tel : tout porte dans le même sens, tout converge au même but. Résumons les faits. En premier lieu, rappelons ce que le gouverneur Hopson écrivait aux Lords du Commerce sur le compte des Acadiens, peu de temps avant son départ de la province, dans une lettre du 10 décembre 1752 :


« M. Cornwallis pourra vous dire combien ces habitants nous sont utiles et nécessaires, et comme nous ne saurions nous passer d’eux ;’même si d’autres colons leur étaient substitués, ils ne les remplaceraient pas[1] … »


La manière d’agir de Hopson inspire tant de confiance aux Acadiens que, sans être sollicités par qui que ce soif, ceux-ci se réunissent, délibèrent, et vont décider de prêter le serment sans réserve, quand, au dernier moment, une objection, exprimant la crainte d’être molestés par les sauvages, y met obstacle[2]. Ceux qui ont quitté adressent une supplique au gouverneur pour obtenir de rentrer[3]. Pour raison de santé, Hopson demande et obtient un congé d’un

  1. Tel nous semble bien être le sens de ce dernier membre de phrase : « how impossible it is to do without them, or to replace them even if we had other settlers to put in their place… »

    {N. S. Doc. Akins. P. 197.) (Can. Arch. 1894) N. S. Postsript of the 10th dec. 1752 B. T. N. S. vol. 13. H. 120.

    (A. C. Gen. etc. P. 113.)

  2. Hopson to Lords of Trade. N. S. D. Akins, 199. Lettre du 23 juillet 1753.
  3. N. S. D. Akins. P. 203 & seq. Cette supplique fut lue en conseil le 23 septembre 1753.