Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/129

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cherche constamment à se dérober à ces injonctions et à quelles inventions il a recours pour éluder des ordres si exprès. Finalement arriva d’Angleterre un ultimatum, daté de Whitehall, 7 février 1758. Il commence ainsi : « Nous avons pleinement considéré le passage de votre lettre (du 9 novembre 1757) relatif à la convocation d’une assemblée… et comme nous vous avons si souvent et si ouvertement répété notre sentiment et notre avis concernant la convenance et la nécessité d’une pareille mesure, il ne nous reste plus qu’une chose à faire, c’est d’ordonner que nos ordres sur ce point soient immédiatement mis à exécution[1]… »

La patience des autorités avait atteint ses dernières limites : chercher d’autres faux fuyants, c’était courir après la disgrâce ; Lawrence le comprit et s’exécuta.

Avoir espéré se libérer du contrôle d’un conseil qui était pourtant son œuvre, qu’il avait impunément abreuvé de ses invectives, auquel il avait infligé l’affront, supporté en silence, de l’appeler publiquement « un tas de fripouilles » pour tomber sous la coupe d’une assemblée représentant cette opinion publique qu’il avait foulée aux pieds, sous la tutelle de ces marchands qu’il avait qualifiés de « bande de vilains et de banqueroutiers, » c’était, il faut l’avouer, une grande déception pour cet homme[2]. Il n’avait eu besoin, jusque-là, que des grands, que de ceux qui jouissaient de quelque influence à la cour. Les « procédés serviles et la

    susdites. Nous complétons ici le texte de Richard, qui ne cite que la dépêche du 7 février 1758.

  1. N. S. D. P. 725.
  2. Les expressions entre guillemets sont tirées de Lawrence’s character, (C. F. I, 142.)