Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/172

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quée sur la civilisation. Les plus grandes inventions sont celles qui rapprochent les distances, qui ont pour effet de mettre en contact plus intime les nations et les individus : leur rôle social est de détruire les antipathies et les préjugés, de rendre les guerres de plus en plus rares, de supprimer les barrières entre les diverses classes, d’adoucir les aspérités de toute nature provenant de la diversité de races et de croyances, et de préparer les hommes à mieux accueillir et à mieux comprendre les principes humanitaires qui sont le fruit du christianisme. Auxiliaires puissants de la pensée chrétienne, elles aideront à renverser le paganisme en portant la vraie civilisation sur tous les points du globe ; elles sont déjà en voie de civiliser et de christianiser le Japon ; elles en feront autant de la Chine et de l’Inde. Comme la lumière chasse les ténèbres, ainsi la civilisation que propagent les inventions modernes fera crouler les cultes barbares.

Le christianisme renferme bien l’essence de tout progrès moral ; mais, dans les siècles passés, il a eu à lutter contre l’absolutisme et l’arbitraire ; il n’était pas dans une atmosphère propre à lui faire porter tous les fruits qu’il contient en germe. L’humanité se divisait en oppresseurs et en opprimés. La liberté, et le progrès matériel qui en est la conséquence immédiate, ont brisé l’ancien ordre des choses : ainsi le voulait la sagesse qui préside à la destinée des mondes. Les masses si longtemps opprimées s’élèvent graduellement, s’élèvent sans cesse ; délivrées de la servitude, elles en sont l’ennemie ; la tolérance, la justice, la charité fraternelle imprègnent de plus en plus les cœurs ; au lieu d’être le partage de quelques esprits privilégiés, les grandes maximes du christianisme sont de mieux en mieux comprises des foules.