Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/18

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Trois heures allaient sonner. Les officiers se montraient sur le seuil du presbytère ; les groupes d’Acadiens s’étaient ébranlés et mis en marche vers l’église, où ils étaient entrés.


    mière des malheurs que les Acadiens se sont attirés ? Voilà une belle thèse, n’est-ce pas ? et dont la profondeur philosophique doit sauter aux yeux.

    Nous avons dit plus haut que René Leblanc se montra plutôt favorable aux Anglais, ce qui ne le sauva pourtant pas de la proscription. Dans la requête présentée au Roi d’Angleterre par les Acadiens déportés à Philadelphie, nous lisons à son propos : « And even those amongst us who had suffered deeply from jour Majesty’s enemies, on account of their attachment to your Majesty’s Government, were equally involved in the common calamity, of which René Leblanc, the notary public before mentioned, is a remarkable instance. He was seized, confined, and brought away among the rest of the people, and his family, consisting of twenty children, and about one hundred and fifty grand children, were scattered in différent colonies, so that he was put on shore in New-York, with only his wife and two youngest children, in an infirm State of health, from whence he joined three more of his children at Philadelphia, where he died without any more notice taken of him than any of us, notwithstanding his many years of labour and deep sufferings for your Majesty’s service. » (Haliburton. I, ch. IV, p. 194.) — Longfellow, dans son Évangéline, donne un rôle sympathique au même notaire René Leblanc. — Dans un post-scriptum d’une lettre de Murray à Winslow, en date du 5 septembre 1755, et adressée de Fort Édouard, il est aussi question de ce René Leblanc : « Je vous ai envoyé le fils de Père (dans le texte il y a Pierre, ce qui est une faute évidente) Leblanc, afin qu’il soit déporté avec son père que vous avez pris sous votre protection. » (Journal de Winslow. N. S. H. S. vol. III, p. 97.) Cf. ibid., p. 108, une autre lettre du même au même, où Murray demande à Winslow d’envoyer le fils de René Leblanc ou quelque autre français s’emparer d’un cheval noir appartenant à un nommé Amand Gros, de Grand-Pré, et qu’il s’agit d’offrir à Lawrence. Enfin, sous la date du 10 septembre, il y a une longue entrée dans le Journal (Ibid, 108-9-10), de laquelle je détache ceci qui concerne ce Père Landry dont il est question dans notre texte : « after which I sent for father Landrey (sic) their principal speaker who talks english and told him the time was come for part of the Inhabitants to embark and that the number concluded for this day was 250… he was greatly surprised. » Dans les Archives Canadiennes (1905, vol. II, app. B., p. 78-9,) cette entrée du Journal est donnée à la suite d’une lettre de Murray à Winslow, datée de Fort Édouard, 8 sept. 1755, en sorte que l’on croie que tout ce long passage est de Murray même ; en consultant le texte du Journal, il n’y a pas moyen