Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/23

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Avant d’aller plus loin, nous nous arrêterons un instant pour considérer un des allégués importants de la Proclamation et de l’Édit d’expulsion. Winslow déclare : « j’ai reçu … les instructions du Roi, que j’ai entre les mains… La résolution finale de Sa Majesté,… Les ordres péremptoires de Sa Majesté sont… » Rien ne pouvait être plus positif : Winslow tenait les instructions de Sa Majesté. Et cependant rien n’était plus faux, si évidemment faux qu’il serait impossible d’entretenir le plus léger doute à ce sujet. Nous en avons la preuve dans un document officiel authentique et précis, savoir une lettre du secrétaire d’État, Sir Thomas Robinson, à Lawrence, laquelle se trouve au volume des Archives.


Nous avons cité plus haut, au chapitre vingt-septième de notre tome deuxième, la dépêche que Lawrence avait adressée aux Lords du Commerce, le 28 juin, peu de temps après la capitulation de Beauséjour. Dans cette dépêche, le gouverneur informait les Lords qu’à la prise de ce Fort, il s’y trouvait cent cinquante soldats de l’armée régulière et environ trois cents habitants. « Les Acadiens désertés, y ajoutait-il un peu plus loin, sont en train de rendre leurs armes ; je lui ai donné (à Monckton) l’ordre de les chasser du pays à tout événement, encore que, au cas où il aurait besoin de leurs services pour mettre les troupes à l’abri, (vu que les baraquements dans le fort français ont été démolis,) il soit libre de leur demander toute l’assistance possible dans ce but[1]. »

  1. « … when the Port surrendered, there remained 150 regulars, and about 300 inhabitants, several of which, with their oflficers, weve wounded… The