été le même, et le crime ne s’en trouve pas amoindri. L’on ne s’est pas plus occupé du sort et du confort de ces infortunés que s’il se fût agi d’une cargaison de bestiaux. « L’on embarqua toute la colonie pêle-mêle, dit un écrivain[1], sans égards pour la réunion des familles. Une nation policée renouvela les anciennes barbaries des Gépides et des Hernies. »
« À un point de vue, dit Parkman, les auteurs de la déportation eurent une déception à l’égard des résultats qu’ils en attendaient. Ils avaient espéré substituer à une population chez qui ne régnait aucune affection à l’égard du gouvernement, une population loyale ; mais, pendant une période donnée, ils furent incapables de trouver des colons pour occuper les terres devenues vacantes. Les soldats du Massachusetts, à qui ces terres furent offertes, ne se soucièrent pas de rester dans la province ; et ce ne fut que cinq ans plus tard que des familles de souche anglaise commencèrent à s’établir sur les champs abandonnés par les Acadiens. Ceci est certes bien de nature à prouver que le désir de se partager les dépouilles des Acadiens n’est pas, ainsi qu’on l’a prétendu, entré pour beaucoup dans les motifs qui ont amené la déportation[2]. »
Nous aimerions à suivre le penchant de notre nature et à nous montrer calme et indulgent ; nous l’avons été à l’égard des autres écrivains, quand pourtant nous pensions avoir raison de suspecter leurs motifs ; mais nous avouons qu’il