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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/244

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Acadiens et de tant d’autres biens qu’il avait manipulés ; intéressant de pouvoir jeter un coup d’œil sur la lettre des Lords du Commerce à Belcber, dans laquelle sont précisées des charges de même nature, et beaucoup d’autres montrant quelle espèce de tyran était Lawrence ; intéressant encore de pouvoir lire les instructions de Lawrence à Monckton, ordonnant à celui-ci de s’emparer d’abord des hommes, de les expédier, et de s’occuper ensuite des femmes ; intéressant de savoir que les archives de cette époque si importante furent dépouillées de tous les documents qui la concernaient, et que les papiers qui étaient aux mains des Acadiens furent saisis par ordre du gouverneur et détruits ; intéressant d’apprendre qu’outre l’autorité de Pichon, traître et espion, sur laquelle Parkman fonde une partie considérable de son récit, il se trouvait à Halifax[1] un manuscrit compilé avec soin par un contemporain de ces événements, le Révérend Andrew Brown, qui fut pendant dix ans citoyen de cette ville ; que ce manuscrit renfermait des documents nouveaux et précieux, et exprimait des opinions également précieuses, mais bien différentes de celles émises par l’historien américain ; intéressant enfin de connaître la lettre de Sir Thomas Robinson à Lawrence, condamnant à l’avance tout projet d’expulsion, et de se convaincre par là que le Gouverneur avait trompé les Acadiens et le public, lorsqu’il s’était déclaré autorisé à leur imposer le serment sous peine d’expulsion. Tout cela composait une série de faits autrement graves, qui n’ont été ni expliqués ni même touchés par Parkman.

  1. Le MS. du Dr Brown est au British Museum.