Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/26

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« Quoi qu’il en ait été de votre intention, [vous vous serez sans doute inspiré, dans votre manière d’agir, du strict principe de procurer à votre gouvernement une sécurité immédiate et nécessaire,] et vous n’aurez pas été sans considérer les conséquences néfastes qui pourraient résulter d’une alarme soudaine jetée parmi les Français neutres et la rapidité avec laquelle le désespoir peut susciter chez eux une insurrection, ou encore quel nombre additionnel de sujets utiles pourrait être donné, par leur fuite, au roi de France. Il ne saurait donc vous être trop fortement recommandé d’user de la plus grande sagesse et prudence à l’égard de ces neutres, et d’assurer ceux d’entre eux sur lesquels on peut compter, surtout s’ils prêtent serment d’allégeance à Sa Majesté et à son gouvernement, qu’ils peuvent demeurer dans la tranquille possession de leurs terres, sous une législation convenable. La raison pour laquelle notre attention s’est portée tout particulièrement sur ci passage de votre lettre est la proposition suivante, qui nous a été faite pas plus tard qu’au mois de mai dernier par l’ambassadeur de France savoir : « Qu’il soit accordé à tous les habitants français de la péninsule un délai de trois ans pour s’en aller avec leurs effets, et que tous les moyens de leur faciliter ce déménagement leur soient assurés, — les anglais, ajoutait-il, ne devant pas manquer de regarder ce départ comme très avantageux à eux-mêmes. » À quoi Sa Majesté a daigné faire répondre dans les termes ci-dessous, que je vous envoie pour votre information particulière : « En ce qui regarde la proposition d’accorder trois ans aux habitants français de la péninsule pour opérer leur transmigration, ce serait priver la Grande Bretagne d’un nombre très-considérable de sujets utiles, si une telle émigration