Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/270

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service des particuliers. Leurs suppliques, à l’effet de conjurer l’effet de cette décision, témoignent que le coup qu’elle leur portait était le plus sensible qu’ils pussent subir. Ils demandèrent à nouveau d’être mis en liberté, mais leurs touchantes prières ne devaient être entendues que par l’ange de la mort[1].

Désespérant de rien obtenir de ce côté, les déportés firent une dernière tentative, et cette fois, c’est au Souverain lui-même qu’ils s’adressèrent. Cette requête, que nous reproduisons en entier dans nos Appendices, est d’une émouvante simplicité ; elle porte en elle l’accent d’une conviction profonde à laquelle il est difficile de résister. Ce document est la défense des Acadiens, telle qu’ils la présentèrent eux-mêmes. Comme il est le seul de cette nature, dans cette cause ex parte, il eût été convenable pour le compilateur des Archives de l’insérer dans son volume à côté des lettres de Pichon, etc. Il l’avait sous les yeux, puisqu’elle se trouve dans Haliburton[2].

« Ce qui restait de ces neutres à Philadelphie, occupait sur la rue des Pins (Pine Street) une rangée de petites chaumières en bois, connue longtemps sous le nom de Neutral Huts. C’est là qu’ils s’éteignaient lentement, lorsque, au printemps de 1757, arriva à Philadelphie un des plus hauts dignitaires que la Grande-Bretagne eut envoyés dans cette colonie. Lord Loudun, commandant-en-chef des

  1. Tout ceci est tiré de Casgrain, p. 181-2, mais un peu arrangé par l’auteur. Cette dernière parole toutefois est textuellement dans un Pèlerinage. P. 182.
  2. I. P. 183 & seq.