Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/330

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Conseil, après avoir délibéré là-dessus, fut d’avis de prier son Excellence de noliser des bateaux pour transporter à Halifax ceux de ces gens qui ne seraient pas capables de s’y rendre par terre ; et là on disposera de ces habitants de la façon qui paraîtra la plus convenable[1]. »

Toute cette population, ou du moins une grande partie d’entre elle, fut effectivement transportée à Halifax, en attendant l’occasion de la déporter.

Ici commence, contre les Acadiens qui se trouvaient dans les limites de la Nouvelle-Écosse, une nouvelle série d’iniquités qu’il est impossible de qualifier comme elle le mérite. Cette autre page d’histoire est presque aussi obscure que celle de la première déportation. Un seul écrivain semble l’avoir comprise, et encore très-imparfaitement. Le volume des archives ne nous offre qu’une aide médiocre pour la déchiffrer. Il contient, il est vrai, de nombreux documents ; mais ceux que nous nous attendions à y voir, ceux qui nous paraissent les plus importants, n’y sont pas. Nous ne tenons pas à surcharger notre ouvrage en signalant les mille lacunes qui déparent cette compilation. Mais il en est de tellement énormes que nous ne saurions nous dispenser de les indiquer. Ainsi, l’on conviendra sans peine que les documents les plus importants, ceux qui regardent de plus près l’histoire de la Nouvelle-Écosse, ce sont les lettres des gouverneurs, soit aux Lords du Commerce, soit à d’autres personnages. Or, de 1756 à 1761, nous trouvons trente-deux lettres à Lawrence, sans une seule des réponses de ce dernier, — savoir : quinze du

  1. N. S. D. Council holden at Halifax on Tuesday the 5th Auguest 1760. P. 314.