Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/329

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der et promouvoir les intérêts français, fut très irrité contre ces prêtres, à raison de la soumission qu’ils avaient prêchée à leur peuple[1]. »

Deux jours après, Pierre Surette, et Jean et Michel Bourg se présentèrent à leur tour devant le même personnage, au nom d’environ 700 habitants de Miramichi, Richibouctou et Bouctouche. La mesure prise fut la même que dans le cas précédent. « D’après tout cela, écrivait le colonel Frye à Lawrence, il est évident qu’à l’approche du printemps, il y aura, ici et à la Baie Verte, environ 900 âmes dont il faudra disposer conformément à ce que Votre Excellence jugera bon[2]. » Les procédés du colonel Frye furent approuvés par le Conseil : « … Le gouverneur informa le conseil que d’après des informations reçues du fort Cumberland, le nombre des habitants français qui seront rassemblés là va se monter à près de 1200 hommes ; et comme il lui semble que ces gens sont sur le même pied que ceux qui sont venus récemment de Québec à la rivière St-Jean, il désire savoir si le Conseil ne serait pas d’avis que l’on déportât tout ce monde en bloc. Le conseil, ayant pris la chose en considération, convint qu’une telle déportation était la seule mesure à prendre et qu’elle s’imposait[3] … » Le 5 août suivant, Frye informait le gouverneur qu’il tenait à sa disposition de trois à quatre cents habitants français, et qu’il en attendait 700 autres sous peu de jours. « Le

  1. Hist. of N. S. ch. XXVII du tome II. P. 382. Cf. A. C. Gén. etc, une série de documents sur cette question, de page 146 à page 158.
  2. N. S. D. Colonel Frye to Lawrence. Fort Cumberland. Dec. 10th 1759. P. 312.
  3. N. S. D. Council holden at Halifax on Monday the 10th March, 1760. P. 313.