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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/349

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lettres (non produites) de Belcher, par lesquelles il demandait la permission de proscrire les Acadiens étaient référés à Lord Egremont, le Secrétaire d’État, à qui il appartenait de formuler la réponse à y faire.

Cette réponse importante du Secrétaire d’État n’est pas au volume des Archives, mais sept mois après, le 9 janvier 1762, nous trouvons une lettre de Belcher au Secrétaire d’État. Par les astérisques, on voit qu’elle est tronquée à des points qui paraissent importants tout de même ; on peut juger que sa demande avait été refusée, puisque celle-ci équivaut à une nouvelle demande de déportation : « Je me permets de représenter à Votre Excellence, qu’outre ces personnes, il y en a beaucoup d’autres parmi les Acadiens de la Province qui, bien qu’ayant fait leur soumission, cependant se tiennent prêts et guettent une occasion où, soit par une assistance reçue des Français, soit par un soulèvement provoqué chez les sauvages, ils pourront troubler et ravager les colonies déjà formées et celles qui sont en voie de formation ; et je suis profondément convaincu, d’après leur conduite et leurs dispositions générales, qu’ils ne peuvent, sans compromettre la sécurité de la Province, être admis à l’habiter à nouveau[1]. »

Nous avons raison de croire que la réponse fut, cette fois encore, défavorable. Le volume des Archives ne nous la donne pas, mais nous pouvons l’inférer en toute certitude, par le fait que près de sept mois s’écoulèrent sans que rien ait été fait par Belcher dans le sens d’une déportation. Si elle eut été favorable, il est évident que Belcher se fût empressé de profiter d’une permission qui lui tenait

  1. N. S. D. P. 321.