Aller au contenu

Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sentait à Boston le Gouvernement de la Nouvelle-Écosse, refusa même de procurer des vivres. Après avoir attendu deux ou trois semaines en rade de Boston, le capitaine Brooks qui commandait l’expédition se vit forcé de retourner à Halifax avec son chargement.

Leur retour produisit dans le camp de Belcher une explosion de colère contre la Législature du Massachusetts, (pli n’avait pas voulu se plier une seconde fois à leurs odieuses persécutions. La situation était critique pour lui ; il fallait s’expliquer auprès des Lords du Commerce et du Secrétaire d’État. Cette équipée avait été entreprise sans leur assentiment, et sans celui de Amherst. Conjoncture délicate à un haut degré. Heureusement pour Belcher qu’Amherst avait, après coup, donné un semblant d’approbation à son acte ; aussi, c’est sur ce point, qu’il insiste le plus fortement dans sa défense, et pour lui donner plus de valeur, il en parle, vaguement il est vrai, comme si cette autorisation avait été antérieure à l’exécution de sa mesure. Mais, chose incroyable après tant de rebuffades, Belcher persistait encore à demander l’autorisation de déporter les Acadiens.

Nous ne voyons pas, par le volume des Archives, quelle fut la réponse du Secrétaire d’État, mais celle des Lords du Commerce, qui n’y est pas non plus, peut s’inférer des minutes de leurs procédés.


3 décembre 1762.


« Leurs Excellences, ayant considéré la partie de la lettre de M. Belcher relative à la déportation des Acadiens, n’ont pu ne pas être d’avis que, si expédient qu’il ait pu