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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/371

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et le même résultat : la lutte du pot de terre contre le pot de fer.

C’était là la fin de la Comédie que jouaient depuis près de dix ans, Lawrence, et après lui Belcher et Wilmot, avec les Lords du Commerce, et, pour la démasquer, nous n’avons eu à notre disposition que la correspondance tronquée des parties intéressées. Telle qu’elle est, elle est suffisante pour convaincre quiconque est susceptible de comprendre des choses élémentaires. Il est même étonnant, croyons-nous, que la preuve puisse en être faite d’une manière aussi évidente, quand on songe à l’intérêt qu’avaient ces gouverneurs a cacher leurs motifs aux Lords ; mais il est des circonstances où les faits parlent par eux-mêmes, et où les plus rusés ne peuvent totalement déguiser leurs secrètes pensées. Préoccupés par la considération journalière d’une multitude de questions souvent épineuses, les Lords ont pu ne pas saisir le sens de cette autre Comédie Infernale[1]. Ils ignoraient très-probablement, alors, le partage que les principaux acteurs de ce drame s’étaient fait des terres des Acadiens. Toutes leurs informations venaient d’une même source, et elle était empoisonnée. On ne cessait

  1. Dans le MS. original — fol. 868 — un trait au crayon renvoie à la note marginale suivante : « le public anglais ne comprendrait pas cette allusion. » Aussi, dans l’édit. angl. (II, 318) ces mots sont-ils remplacés par : the plot of this comedy. Mais nos lecteurs saisiront cette allusion à des pamphlets qui ont fait beaucoup de bruit dans la Province de Québec en 1871 et 1872. Voici le titre de ces pamphlets : « La Comédie Infernale ou Conjuration Libérale aux enfers, par un Illuminé. » — Montréal, Imprimerie du Franc-Parleur, 9, rue Ste-Thérèse, 1871. — Cette comédie était en cinq actes, suivis de pièces justificatives. L’auteur était Alphonse Villeneuve, alors instituteur, et qui plus tard devint prêtre. L’on trouve dans ces pages l’écho agrandi et déformé de regrettables démêlés.