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CHAPITRE QUARANTE-TROISIÈME[1]



La guerre de l’Indépendance. — Les Loyalistes. — Situation des Acadiens. Abolition du serment du test.


La forêt répercutait encore les échos des gémissements (le ces malheureux Acadiens revenant de leur exil, que déjà, h Boston, grondait l’orage qui allait, quelques années plus tard, changer la face de ce continent. Des sujets ayant la même origine, la même langue, la même foi, allaient devenir rebelles à l’autorité de la Métropole et hisser l’étendard de la révolte. Loin de nous l’idée de blâmer leurs actes : ils luttaient pour une noble cause. Si belle, si bienfaisante que soit la liberté, si juste qu’ait été la cause des rebelles, leurs griefs ne portaient cependant que sur des intérêts matériels ; leur liberté religieuse n’avait jamais été menacée ; on ne les contraignait pas à combattre des frères ; mais, tandis que ceux qui ne luttèrent même pas pour la défense de ces droits, beaucoup plus élevés et dignes de notre respect, furent dépouillés de tout, arrachés de leurs foyers, séparés, jetés sur des rivages lointains, conspués, — ceux qui furent les vrais rebelles conservèrent leurs biens, leurs foyers. Leurs chefs sont devenus des héros dont les noms, inscrits en lettres d’or, sur des mausolées et des monuments somptueux, résonnent à l’oreille comme ceux des dieux de

  1. Le sommaire est traduit de l’anglais.