Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/393

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« Tout homme qui met la main sur le Nouveau-Testament et qui dit que c’est là le livre de sa foi, qu’il soit catholique ou protestant, anglican ou presbytérien, baptiste ou méthodiste, quelle que soit l’étendue des points de doctrine qui nous séparent, il est mon frère et je l’embrasse. Nous marchons par différents chemins vers le même Dieu. Dans le sentier où je marche, si je rencontre un catholique je le salue, je fais route avec lui, et quand nous arriverons au terme, à ces flammantia limina mundi, quand le temps viendra, ainsi qu’il doit venir, où cette langue, qui maintenant s’exprime, se glacera dans ma bouche, où cette poitrine, qui maintenant respire l’air pur du ciel, me refusera ses services, où ces vêtements terrestres retomberont dans sein de la terre d’où ils viennent, et iront se mêler à la poussière des vallées, alors, avec ce catholique, je tournerai en arrière un long et languissant regard. Je m’agenouillerai avec lui, et au lieu de dire avec le présomptueux pharisien : « Grâce à Dieu, je ne suis pas comme ce papiste, » je prierai, afin que tous deux, étant du même sang[1], nous soyons tous deux pardonnés, et, qu’étant frères, nous soyons tous deux reçus là-haut. »

  1. Le MS. original — fol. 891 — porte ici le renvoi suivant, au crayon, de la main du traducteur : « À vérifier. Ne serait-ce pas « Étant le prix du même sang » (du Sauveur) ? Car Haliburton et les Acadiens n’étaient en aucune autre façon du même sang. » — Voici le texte anglais d’Halilburton : « I will pray that, as kindred, we may be equally forgiven : that, as brothers, we may be both received. »