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CHAPITRE QUARANTE-QUATRIÈME[1]



Acadiens en Angleterre, en France, en Guyane, à Saint-Domingue, à Hispaniola, en Louisiane, au Canada. — Leurs nombreuses transmigrations. — Mortalité très-élevée. — Statistiques générales.


Si lamentable qu’ait été le sort des Acadiens déportés aux États-Unis, et de ceux qui échappèrent à la déportation en se réfugiant dans les forêts du Golfe, ou en se frayant un chemin à travers la solitude pour atteindre le Canada, il est loin d’être comparable au sort de ceux qui furent déportés en Angleterre ou en France : non pas que ces derniers aient été plus maltraités ou plus misérables, mais parceque, pour le plus grand nombre, l’incertitude de leur triste existence se prolongea beaucoup plus longtemps que pour ceux qui restèrent de ce côté de l’Atlantique.

Après la paix de 1763, tous ceux qui se trouvaient en Angleterre passèrent en France. Un grand nombre de ceux-ci formaient partie des quinze cents qui avaient été déportés en Virginie, et que les Virginiens ne voulurent pas recevoir. Ils avaient été beaucoup plus longtemps en mer que d’autres, et on comprend que la mortalité, dans ces navires surchargés, dut être proportionnellement plus grande. Le mémoire de M. de laRochette[2], qui fut chargé d’en faire le

  1. Sommaire traduit de l’anglais.
  2. Cf. aux Appendices de ce tome III.