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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/407

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cience[1]. On ne s’attaque pas ainsi à toute une population, si elle est éclairée et trempée pour la lutte par une éducation convenable, qui lui permet de discerner les motifs de ceux qui veulent s’attaquer à ses intérêts, et de soutenir vigoureusement ses droits. Ce qui était vrai alors l’est bien davantage aujourd’hui. Il nous faut cette éducation virile et pratique qui permet à l’homme de compter sur sa propre initiative, ses propres forces, et, quand arrivera l’occasion solennelle, l’heure du danger, nous aurons des hommes qui, façonnés pour le rude combat de la vie, sauront braver les difficultés, et déjouer les desseins pervers que l’on pourra former contre eux : si vis pacem para hélium. Que l’intelligence soit aguerrie et robuste comme le corps, une intelligence formée pour toutes les luttes, une intelligence qui trouvera en elle-même l’appui dont elle a besoin, et nous marcherons de l’avant, et nous grandirons, et nous serons respectés ! Si nous suivons la marche du progrès des peuples modernes, nous verrons que leur développement, leur grandeur, leur richesse, leur influence, ont été en proportion de leurs efforts pour promouvoir l’éducation. Nous avons notre choix, entre prendre notre part dans le progrès général et partager la fortune publique, la considération, l’influence qui en découlent, ou être entraînés à la remorque des uns et des autres, nous condamnant à être le bras qui travaille et peine, lorsque nous pourrions être la

  1. Il y a là un avancé qui nous semble risqué. Que Lawrence et Cie aient abusé de la simplicité des Acadiens, cela est sûr ; que cette simplicité des Acadiens ait été cause de leurs malheurs, cela n’est pas juste. L’édition anglaise apporte à cette proposition un correctif important. — Nos lecteurs sauront, croyons-nous, accepter avec discernement bien d’autres propositions émises dans la première partie de ce chapitre.