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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/409

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mirer la Providence bienfaisante qui relève graduellement l’humanité de la misère et de l’abjection dans lesquelles elle croupissait. Tout s’enchaîne dans l’œuvre de Dieu. La science naturelle[1] est le recueil des lois de la nature, et la science appliquée, c’est le progrès. Ces lois venant de Dieu, répudier le progrès serait répudier l’œuvre de Dieu. Chaque génération marque une étape du progrès pour l’ensemble ; ce progrès de l’ensemble est irrésistible, il entraîne les masses, en même temps qu’il modifie et transforme en instruments de régénération les erreurs d’un passé appelé à disparaître. Tout se tient ; tout est solidaire dans la nature : sciences, croyances, législations, moyens d’action, avec le développement de la science et des idées, tout, à l’exception du petit nombre de vérités immuables définitivement acquises, doit progresser autour de l’homme. Ce mouvement s’accentue de jour en jour, et il est irrésistible parce qu’il est la loi de l’existence des êtres. Tout ce qui fait obstacle à cette transformation, est mis de côté comme des vêtements qui ne sont plus à la taille, et, finalement, emporté par le flot qui monte. Il faut avancer ou être écrasé, marcher ou être devancé, suivre ou disparaître.

C’est faute de bien comprendre la haute portée morale du progrès matériel, que certains esprits sont portés à ne voir que confusion et décadence dans ce qui se passe sous nos yeux ; pour eux, l’humanité a subi un progrès constant jusqu’à telle ou telle époque, pour de là entrer dans une

  1. Le texte du MS. portait seulement science. Le traducteur y a joint l’épithète naturelle et mis en marge cette note : Ce mot est nécessaire ; autrement la proposition est ridicule, car elle attribue le titre de science à une seule branche des sciences et exclut la plus haute des sciences, la philosophie.