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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/411

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morale, comme elle doit exister dans toute l’œuvre de la nature. Et, comme le disait un écrivain distingué : « Lorsqu’on foule le raisin versé par hottées dans la cuve, qu’obtient-on d’abord ? du gâchis, de l’écume, de la fermentation … Attendez le temps nécessaire, et vous aurez du vin. » Ainsi en est-il quelquefois du progrès matériel.

Il a fallu près de vingt siècles d’incubation et de travail obscur, pour en arriver à pénétrer l’esprit qui se dégage du christianisme, et entrer dans les hautes conséquences sociales qui en découlent. Ces conséquences ont été, sinon amenées, du moins grandement favorisées par les progrès de la science et les progrès matériels, tant il est vrai que tous les progrès sont solidaires ; elles nous conduiront finalement, il est consolant de le croire, au règne du bien, de la vérité et de la justice ; au règne de l’amour des idées humanitaires, de la fraternité dans leur sens le plus élevé, et alors sera réalisée cette prière que nous adressons tous les jours : Que votre règne arrive !

C’est par ces efforts pour s’élever, c’est par ces aspirations constantes vers un état social plus conforme à la justice et à la solidarité, que se révèle ce grand courant humanitaire dont la source est au sommet du calvaire, et dont les flots nous portent vers un avenir qui ne connaîtra plus l’exploitation de l’homme, les hontes du paupérisme, l’ignorance et la guerre. Le monde a été dominé par les menaces et l’épouvante, alors que Jésus voulait régner par l’amour et la charité.

Dans la lutte de la civilisation chrétienne, dans le combat qui se livre contre l’ignorance et l’erreur, l’armée qui combat pour nous se compose d’éléments divers, qui, souvent, paraissent se gêner et se paralyser. Ne récriminons