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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/440

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Du second lit : 5o Michel, né en 1684, marié à Port Royal, 25 février 1707, à Agnès Bourgeois : cinq garçons et trois filles.

6o Alexandre, junior, né vers 1688, m. 26 déc. 1711, à Marie Madeleine Levron, n’avait encore qu’un enfant en 1714. Quand plus tard sa famille sera complète il aura 3 garçons et 3 filles.


Chez les cinq gendres de Michel Richard, les familles ne sont pas moins patriarcales. François Brossard, époux de Catherine, célèbre par la part active qu’il prit à la fondation de Chipondy en 1700, eut cinq garçons et quatre filles. Germain Thériault, époux de Marie-Anne, habitant de Cobequid, 5 garçons et 5 filles. Charles Babin, époux de Madeleine, habitant des Mines, paroisse de St-Charles, eut six garçons et deux filles. Michel Vincent, époux d’Anne, habitant de Pigiquid, trois garçons et 5 filles. Jean Leblanc des Mines, époux de Marguerite, plusieurs garçons et plusieurs filles.

Ce tableau nous montre la famille Richard s’alliant dès la première génération aux plus anciennes familles acadiennes : Bourg, Bourgeois, Babin, Landry, Leblanc, Petitpas, Thériault, etc. Il nous fait constater l’appoint énorme fourni par une seule famille au grand désastre de la déportation.

En effet, si cinq des fils de Michel Richard, mariés de 1680 à 1710, ont pu produire les éléments de 25 ou 26 nouvelles familles et que celles-ci à leur tour, de 1710 à 1755, ont pu continuer leur développement naturel, les chiffres donnés par les statistiques sur le nombre des Richard chassés de l’Acadie, n’ont plus rien qui étonne.


LE SECOND RICHARD ACADIEN


Cependant il est à propos d’observer qu’un rameau tout à fait étranger à la branche de Michel Richard est venu s’implanter à Port Royal vers 1710.

François Richard, originaire de la ville de Dorez (d’Auray) en Bretagne, fils de Jean Richard marchand et d’Anne Christin, tel est le nom de ce nouvel acadien, appelé directement de France pour protéger l’Acadie contre l’Anglais ; mais qui arrive lui aussi, tout juste pour être témoin de la prise de Port Royal par Nicholson.

François Richard, suivant les traces de son homonyme, échangea l’arme du soldat contre la hache du défricheur et il ne tarda pas à épouser une acadienne, Anne Comeau, fille de Jean et de Françoise Hébert, et veuve de Louis D’Amour d’Échauffour, qui bientôt lui apporta en dot plusieurs gros garçons. Le recensement de 1714 lui en donne déjà trois. En effet, l’article 54 portant simplement : « Richard et femme trois garçons », désigne évidemment François Richard marié à Port Royal à Anne Comeau.

Au reste, les époux Richard-Comeau ne paraissent pas avoir été longtemps en ménage ; Anne Comeau fut inhumée à P. R, 7 août 1722, et dès le 26 oc-