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recevant aucun renfort de la Métropole, réduite à cinq ou six mille hommes, fut attaquée par soixante-dix mille soldats. » C’est ainsi qu’on écrit l’histoire, et qu’un écrivain imprécis et inexact est ratifié par un éditeur censé compétent. »

Ce paragraphe est une perle. Nous nous demandons si l’écrivain de la Revue sait lire. Cette note où nous sommes censé renforcer une affirmation de Richard, n’a qu’un malheur, c’est de n’être pas de nous. En effet, au bas de la page 96 de notre tome premier, nous reproduisons, entre guillemets, un passage de Rameau où se trouve la phrase incriminée, et nous référons à l’ouvrage où nous avons pris cet extrait (Rameau, op. cit., p. 299-300). Comment donc, voici un critique qui reproche à Richard son inexactitude, et qui tombe dans un défaut beaucoup plus grave, qui est de nous prêter une citation qui n’est pas de nous ! Monsieur de Toronto, si vous ne voyez pas clair, mettez donc vos lunettes. Quant à l’affirmation ici émise par Richard et confirmée par Rameau, nous serions bien aise que l’on nous prouvât qu’elle n’est pas juste. En attendant, nous nous y tenons, attendu que Rameau est une autorité unanimement reconnue, et que, selon le mot d’un spécialiste non moindre que M. Émile Salone, « l’auteur de la France aux Colonies a mené ses recherches avec la science d’un érudit consommé ».[1]

Notre contradicteur nous sert encore d’autres aménités :

« Dans son introduction, M. d’Arles parle avec fierté du travail que suppose la masse de notes dont son texte est étayé. Et cependant il est capable de confondre à tout jamais Sir Robert Walpole avec son fils Horace : « Cet Horace Walpole fut l’une des figures les plus complexes et les plus intéressantes du 18e siècle anglais. Il fut un des grands ministres d’Angleterre qu’il gouverna glorieusement vingt-et-un ans… » (i, 346, Acadie, note.) Et la Review de triompher de ce qu’elle appelle une désespérante confusion. Or, à cet endroit d’Acadie, nous citons un mot au sujet du duc de Newcastle, lequel mot vient de l’Histoire de George ii, (i, 344) par Horace Walpole, d’où notre note sur Horace Walpole. Notre manuscrit porte : « Cet Horace Walpole fut l’une des figures les plus complexes et les plus intéressantes du 18e siècle anglais. Il fut le fils de Sir Robert Walpole, l’un des grands ministres d’Angleterre, qu’il gouverna glorieusement vingt-et-un ans… » L’écrivain de la Revue doit connaître ce que c’est qu’une faute d’impression. Or, ce qu’il nous reproche comme une déplorable confusion est tout simplement le fait d’un accident typographique comme il en arrive dans les… meilleurs ateliers. Notre manuscrit original est correct. Notre critique en est donc pour ses frais. Nous pouvions d’autant moins confondre grossièrement le fils avec le père que nous avions rédigé cette note en ayant sous les yeux les longs et substantiels articles de la Encyclopedia Britannica, qui ont trait à l’un et à l’autre. Et voilà ! C’est vraiment trop de bruit pour une omelette.

  1. Émile Salone. La colonisation de la Nouvelle-France, Préface p. vi.