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Nous résumons le dernier paragraphe que la Review veut bien nous consacrer : « …Si M. d’Arles en avait référé aux deux volumes d’archives publiés par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse depuis l’apparition de l’ouvrage édité par M. Akins, il ne serait pas tombé (p. 309) dans une erreur déjà vieille, dont un gouverneur anglais est responsable, à savoir que les terres des Acadiens ne furent jamais dûment arpentées… »

À ceci nous répondrons : cette erreur, si erreur il y a, n’est pas le fait d’un gouverneur anglais seulement, mais de deux au moins, et des plus considérables. Nous donnons dans notre ouvrage ce qu’a dit là-dessus, à maintes reprises, le gouverneur Mascarène. Nous citerons ici l’affirmation non moins positive du gouverneur Lawrence : « How difficult it is for the courts to give judgments in cases where the disputes relate to the Bonds of Lands that have never as yet been surveyed that we know of. » (Lawrence to Board of Trade, December 5th 1753.)

L’auteur de l’article termine en disant que dans Acadie, « quelques noms propres sont défigurés et que d’autres fautes typographiques se présentent. Il y a (également) un contraste très marqué entre le portrait de l’auteur (d’après une photographie), dans l’édition de 1895, et l’idéalisation qu’en a faite Hébert dans le présent ouvrage (c’est nous qui soulignons).

Nous concédons que certains noms propres sont mal épelés dans Acadie, et nous avons admis plus haut qu’il s’y était glissé aussi des fautes d’impression. Seulement, nous ne comprenons guère qu’un critique, qui est si délicat en pareille matière, ait trouvé le moyen, dans un article de deux pages, de laisser passer deux grosses fautes du même ordre : ADouard pour Édouard Richard, et The Rev. J. Drummond pour Lewis Drummond. Quant à sa suprême réflexion, l’on pourrait en conclure, sans manquer le moins du monde à la charité, que l’auteur ne sait rien de ce qu’est l’art. Il s’étonne de voir qu’il y a contraste entre une photographie et un modelage d’artiste ! Est-ce naïveté ? Est-ce pure ignorance des lois fondamentales de l’art ? Pour toute réponse, nous lui citerons la parole célèbre d’Ernest Hello : « Réaliser l’idéal et idéaliser le réel, — telle est la fonction de l’art. »

Henri d’Arles.