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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/93

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Haliburton a supposé que les premiers vaisseaux qui reçurent, le 10 septembre, leur chargement de jeunes gens et d’hommes mariés, firent voile tout de suite[1]. Mais, par manque d’approvisionnements, et peut-être aussi parce qu’il fut jugé plus prudent de les faire convoyer, ces bateaux ne partirent qu’à la fin d’octobre, avec le gros de la flotte. Parkman, avec raison, a relevé cette erreur, qui faisait que l’on pouvait donner comme intentionnelle la dislocation des familles[2]. Nous avons bien des motifs de croire que ces bateaux furent expédiés avec leurs chargements tels que composés le 10 septembre. Nous en donnerons plus loin des preuves tirées de notre famille même, et qui semblent éta-


    rally are to notify their respective crews of this order. » — John Winslow (Journal. P. 171).

    Que l’on juge si de telles sanctions ne supposaient pas de véritables crimes de droit commun commis par la soldatesque. Richard se montre bien difficile quand il prétend que « nous manquons de preuves écrites » établissant qu’il y a eu « des actes de cruauté » autres que ceux qui étaient inévitables à raison de la nature de l’opération. Les preuves du contraire abondent.

  1. L’erreur commise par Haliburton est plus considérable : il fixe le départ au 10 septembre. Voici ce qu’il dit : « The préparations having been all completed, the 10th of september was fixed upon on the day of departure. » (I. P. 179.) Dans les Arch. Can. (Gén. des fam. acad. avec documents.) Page IX, l’on lit ceci : « Par suite d’une erreur commise par Haliburton qui a déclaré que ces cinq transports partirent le 10 septembre, jour même de l’embarquement, plusieurs historiens anglais et français de mérite qui ont puisé leurs renseignements dans son ouvrage, ont commis la même inexactitude. Parkman a été le premier à la signaler dans son Acadian Tragedy. De fait, ces transports sont restés au bassin des Mines jusqu’au 27 octobre, alors qu’ils partirent avec le reste de la flotte composée de neuf autres transports, sans compter les 10 de Chibouctou qui partirent le 13 pour leur rendez-vous au dit bassin. »
  2. «  Haliburton, who knew Winslow’s Journal only by imperfect extracts, erroneously states that the men put on board the vessels were sent away immediately. They remained at Grand-Pré several weeks, and were then sent off at intervals with their families. » — (Montcalm and Wolfe. I. ch. VII. P, 288, note.)