Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/163

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Ces lettres sont très claires : le lieutenant-gouverneur Vetch avait, par ses défenses arbitraires, empêché les Acadiens de profiter de la clause du traité d’Utrecht qui leur donnait un an pour régler la question de leur départ ; le gouverneur de Louisbourg avait été informé de l’attitude de Vetch, et il avait communiqué ses renseignements au Roi de France ; celui-ci avait obtenu de la reine Anne un ordre permettant aux habitants de l’Acadie de disposer de leurs propriétés en toute liberté, de vendre leurs biens à leur juste valeur ; cet ordre avait été transmis au gouverneur de Louisbourg ; le major L’Hermitte, qui commandait en cette dernière place en l’absence de M. de Costebelle, avait dépêché à Port-Royal M. de la Ronde Denys avec une lettre pour Nicholson et la copie authentique de l’ordre signé par la reine Anne.

Donc, M. de la Ronde, à qui on avait adjoint M. de Pensens, arriva à Port-Royal vers le 20 juillet, avec la mission de remettre à Nicholson les ordres très précis que le roi de France tenait de la reine Anne. Nicholson leur fit un accueil superbe, il prit connaissance des ordres dont ils étaient porteurs et promit de laisser partir les Acadiens dans le cours de l’année, si telle était leur intention. Il permit même aux délégués de convoquer les habitants en assemblée afin de s’assurer de leur volonté. Ceux-ci réitérèrent unanimement leur ferme détermination d’évacuer le pays[1]. Nicholson . Nicholson

    lui faire savoir que, d’après des rapports dignes de foi, il avait appris que « les Acadiens étaient maltraités par les Anglais, et pour le prier de faire tout son possible pour attirer ces pauvres gens à l’Ile Royale ».

  1. Le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, P. Mascarene, écrivant à Shirley, gouverneur du Massachusetts, le 6 avril 1748, lui disait : «  En 1714, M. Nicholson revint ici en qualité de gouverneur et de commandant-en-chef de la Province, et exposa aux habitants les stipulations du traité d’Utrecht, lesquelles