Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/185

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vante de Thomas Caulfield au Bureau de Commerce en est la preuve : nous la choisissons, de préférence à d’autres, parce qu’elle est conçue en termes plus explicites. Cette lettre est datée d’Annapolis-Royale, le premier novembre 1715 :

« … Depuis mon arrivée ici, j’ai toujours remarqué l’empressement des Acadiens à nous rendre service, chaque fois que l’occasion leur en était offerte. Si quelques colons anglais, choisis parmi des gens industrieux, charpentiers, forgerons, nous étaient envoyés, le pays en retirerait certainement du profit ; mais au cas où les habitants français nous quitteraient, nous ne pourrions jamais réussir à mettre nos familles anglaises à l’abri des attaques des Indiens, nos pires ennemis ; tandis qu’en restant avec nous les Acadiens nous seraient une sauvegarde contre ces barbares. Vos Seigneuries verront qu’étant donné le nombre des troupeaux que les Acadiens ont avec eux à l’heure actuelle, nous pourrions d’ici à deux ou trois ans, pour peu qu’on y mette de bonne volonté, nous trouver pourvus de tout le nécessaire sans avoir à recourir au dehors[1]. »

Et Vetch avait écrit auparavant, toujours au même Bureau du Commerce, à la date du 24 novembre 1714 : « Les Français forment une population d’environ deux mille cinq cents âmes… Ils sont, avec les sauvages, les seuls habitants de ce pays ; et, comme ils ont contracté des mariages avec les Indiens, qui sont de même religion, ils ont sur eux une puissante influence. Cent Français, nés dans le pays, parfaitement accoutumés comme ils le sont aux forêts, habiles à marcher en raquettes et à conduire des canots d’écorce, sont

  1. N. S. Archives, édit, par Akins, p. 9.