Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 235 ]

« consulté, que la chose pouvait être traduite d’une manière plus agréable pour eux, et aussi conforme à l’anglais, je jugai à propos d’altérer la copie, comme il est vu dans le serment qu’ils prirent[1]. »

« Ainsi voilà un homme qui ne craint pas, dans un traité à double exemplaire, d’altérer l’exemplaire français de manière à rendre la convention plus facile à accepter ; sachant bien que la partie française entendra le texte d’une façon, tandis que lui, l’anglais, le comprendra d’une tout autre manière : « Après tout, je signerai en français tout ce que l’on voudra. Pour moi, il n’y a que le texte anglais qui compte. »

Robert Wroth se rendit encore à Pisiquid où eut lieu, avec la même cérémonie, la proclamation du nouveau Roi suivie de la prestation du même serment que celui qu’avaient prêté les habitants des Mines ; et après avoir envoyé aux gens de Copequid une copie de cette Proclamation, avec ordre de l’afficher à la porte de l’Église, et leur avoir enjoint de se tenir prêts à prêter le serment de fidélité dès la première occasion favorable, « il revint, dit encore Rameau, à Annapolis, où il fut mal reçu par le conseil et par Armstrong lui-même. On ne s’explique pas très bien la grande irritation qui se manifesta contre lui ; car, après tout, il ne s’était guère écarté des instructions données par le gouverneur… cependant, comme dans cette affaire on marche toujours de surprise en surprise, on trouve à côté du blâme

  1. « … and then expectd to proceed Emediately to Tender the Oaths, But the Major Part objected much against the Word Obeyeray which gave me no Concern, the English being what I had to govern myself by ; and finding by advice, the same might be Translated, in a manner more agreable to them, and at the same time as conformable to the English and as Binding ; I thought proper to allter the same, as appears by the Oath they took. »