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pointements attachés à une charge qu’il n’exerçait cependant pas, lui faisaient une existence douce et aisée. Il est vrai que ses premières négociations avec les Acadiens avaient été rien moins que fructueuses ; mais il leur en imposerait par sa haute position, son urbanité, ses manières de grand seigneur ; et, à tout événement, il saurait sauvegarder la dignité de la Couronne britannique. Philipps connaissait d’ailleurs, par sa propre expérience, tout ce qu’avait d’inflexible la détermination des Acadiens sur ce point précis : l’exemption d’avoir à prendre les armes, — et sans doute qu’il avait préparé une solution à ce grave problème, source de tant de déboires pour les autorités anglaises, qu’il avait imaginé un moyen terme, une via media, de nature à accommoder tout le monde. Nous n’avons pas la teneur des instructions que Philipps dût recevoir de son gouvernement, mais la suite des événements va nous permettre de les deviner[1].

À peine débarqué à Annapolis, le gouverneur se mit donc résolument à l’œuvre ; et, quelques semaines après, il écrivait au duc de Newcastle[2] qu’il allait faire prêter serment

  1. « On the 11th Sept. 1728, a new commission issued to R. Philipps, esq., as governor of N. S. etc., corresponding in its terms with his first commission of 1719. A copy is in one of the record books of Annapolis Royal Government, signed by Erasmus James Philipps, Secr., 10 December 1730. » — B. Murdoch. Vol. I, ch. L, p. 451.
  2. Nova Scotia Archives, p. 81. La lettre de Philipps est en date du 3 janvier 1729-30.

    « Thomas Pelham Holles, duc de Newcastle, était le fils de Lord Pelham par Lady Grace Holles, sœur de John Holles, duc de Newcastle, et prit le nom de Holles, de par la volonté de son oncle exprimée dans son testament. Il naquit en l’année 1693, et, après avoir occupé plusieurs positions officielles importantes, fut nommé, en 1724, l’un des principaux secrétaires d’État de Sa Majesté ; en 1746, il fut nommé à nouveau à la même charge, qu’il remplit jusqu’en 1754, alors que lui succéda Sir Thomas Robinson. » Collins Peerage.