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d’imposer aux Acadiens, sujets britanniques[1]. Si tel était le cas, — et l’affirmation des nombreuses personnes qui signèrent la requête vaut bien celle d’Armstrong, — l’on se trouve en présence d’un acte de persécution et d’un abus d’autorité qui complète dignement ce que nous connaissions déjà de ce personnage. L’insolence dont se plaignait Armstrong n’était imputable qu’à sa manière d’agir. Et lors même que les sévérités à l’égard de ces deux missionnaires eussent été justifiables, la défense qu’il fit aux Acadiens de se servir de leur église pour venir y prier, n’était-elle pas un acte d’odieuse tyrannie ? Et de quoi n’était pas capable un homme qui descendait jusque-là ! Ne sommes-nous pas fondé à croire que ce n’est qu’après avoir souffert de sa part une série de criantes injustices, que les Acadiens se décidèrent enfin à avoir recours au roi de France[2] ?

  1. « A merchant vessel, which is suppose to have sailed from Dublin, 7th october 1735, Round to Annapolis, Maryland, having got out of its course, put into Jeboque harbour in december. One person only (a woman who called herself Mrs. Buekler) appeared to have been found on board when the vessel was visited by the Cape Sable Indians. Eight dead bodies were found on the shore. The woman called herself the widow of the sole owner of vessel and cargo, and to have been robbed of great treasures in silver and gold and merchandise… The tale of the woman received little confirmation afterwards, but being told with some degree of plausibility, it created much stir in the little quiet government… The further details of the affair are not of themselves worth, at this day, much attention : but there was one result of mischief from it in a new quarrel which it led to between lieut. governor Armstrong and two of the R. Catholic Priests, Messrs. St. Poney and Chevereulx. » Murdoch, vol. I, ch. LVII, p. 512.
  2. Richard met en note ce qui suit : « Lorsque nous avons entrepris ce travail, nous n’entendions que publier une série d’articles pour rectifier ce que nous pensions être les erreurs dont fourmillait une étude insérée dans le Week, de Toronto, et due à la plume de l’historien Stevens Pierre Hamilton, — lequel s’est suicidé au commencement de cette année, (1893). Les conclusions de Hamilton étaient en grande partie basées sur les affirmations de Armstrong, — autre victime du suicide, — et particulièrement sur ce que rapporte ce gouverneur au sujet de MM de Chauvreulx et de St-Poney. La triste fin du publiciste de Toronto nous