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On le voit, le volume des Archives de la Nouvelle Écosse est trop incomplet, et présente des documents trop cyniquement tronqués, pour servir de base honnête à l’histoire. Malgré tous nos efforts pour lui arracher la vérité, par l’analyse intrinsèque de ce qu’il contient, et malgré nos recherches à d’autres sources plus sûres, notre travail offrira encore bien des lacunes. Mais nous aurons du moins la satisfaction d’avoir accompli un effort consciencieux pour jeter quelque lumière sur ce « chapitre perdu ». Le lecteur, mis au courant depuis longtemps de la méthode suivie par Akins, doit être maintenant plus qu’édifié sur ses étranges procédés ; il doit voir mieux que jamais qu’en accusant ce compilateur de partialité et de mauvaise foi, nous étions loin de charger sa mémoire d’une calomnie.

Puisque nous en sommes sur cette question du clergé acadien, nous compléterons par quelques considérations nos appréciations à son sujet.

Les faits que nous avons signalés durent être les plus graves comme cas individuels, puisqu’ils sont à peu près les seuls qui aient trouvé place dans le volume des Archives. Ce n’est pas cependant que les insinuations d’un caractère général et imprécis fassent défaut contre les missionnaires : au contraire. L’on se plaignait de leur influence et de l’usage indu qu’ils en faisaient sur les Acadiens. L’on supposait qu’ils faisaient tout en leur pouvoir pour conserver, pour cultiver chez leurs compatriotes l’attachement à la France, pour les détourner des obligations auxquelles ils s’étaient

    a éclairé sur sa mentalité ; elle a expliqué à nos yeux l’intempérance de son langage : cet homme n’était évidemment pas dans la condition d’esprit requise pour apprécier sainement les choses de l’histoire. Voilà pourquoi nous avons rayé son nom de notre travail, lequel s’est converti, en quelque sorte à notre insu, en l’ouvrage que nous offrons aujourd’hui au public. »