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ment et leur exil, les pauvres Acadiens étaient destinés à être les victimes de l’écœurante rapacité anglaise[1].



  1. « Une des tracasseries qu’eurent à souffrir les Acadiens durant toute cette période a été fournie en accusation contre eux. Des auteurs anglais leur ont, en effet, reproché de s’être trop confinés dans leurs établissements, et d’avoir fort peu défriché les forêts qui les environnaient. Or, cette accusation retombe de tout son poids sur les gouvernants, qui ont empêché autant qu’ils ont pu les défrichements, en défendant de concéder des terres à d’autres qu’à des protestants. Heureusement que par leur seule force d’expansion, et comme à leur insu, les Acadiens ont fait éclater le cercle dans lequel on voulait les enfermer. De là, de continuelles réclamations de part et d’autre. Il est curieux d’étudier, dans les rapports des gouverneurs, le double sentiment qui les tiraillait : d’une part, ils créaient des lois prohibitives pour arrêter un développement qui les effrayait ; de l’autre, ils n’osaient les appliquer avec trop de rigueur, de crainte de voir les Acadiens aller coloniser les terres françaises. C’est ainsi que dans cette histoire le comique côtoie presque toujours l’odieux. » (Casgrain. Pèlerinage… ch. III, note de la page 86).