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Au gouverneur Shirley, le 28 juillet 1744 : « Dès que les Indiens se furent retirés, les habitants français nous ont apporté des provisions, et ils continuent à témoigner de leur résolution d’être fidèles à leur serment, aussi longtemps que nous garderons le fort. Deux députés sont arrivés hier des Mines, apportant avec eux un pacte signé par la plupart des habitants de cet endroit par lequel ils s’engagent à empêcher le transport de leurs bestiaux à Louisbourg, conformément à la défense qui leur en a été faite.

« Ces habitants français sont certainement dans une situation très périlleuse, — ceux qui prétendent être leurs amis et anciens maîtres ayant permis à des bandits de les dépouiller, et se voyant d’autre part menacés de ruine et de destruction, s’ils manquent à l’allégeance qu’ils ont jurée au gouvernement Britannique[1]. »

À King Gould, Écr., à la même date : « Les habitants français sont toujours fidèles à leur serment, et ne se sont aucunement joints à l’ennemi ; mais nous ne bénéficions plus de l’aide qu’ils nous donnaient pour la réparation de nos ouvrages, à cause de la peur qu’ils ont des Indiens[2]. »


À ———, Annapolis Royale, décembre 1744 :

« Les secours opportuns que nous avons reçus du Gouverneur du Massachusetts, et le fait que les habitants français se sont refusés à prendre les armes contre nous, ont été la cause de notre salut. Si au contraire ceux-ci se fussent soulevés, ils pouvaient nous opposer trois ou quatre mille hommes qui nous eussent rendu la situation bien dure ; car cela eut permis à l’ennemi de nous harceler et de nous serrer

  1. (Id. Ibid. Can. — Fr. Tome II, p. 81, fol. 52 v.).
  2. (Id. Ibid. Can. — Fr. Tome II, p. 81, fol. 53).