Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/37

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Une génération nouvelle a maintenant remplacé celle qui disparaissait ; moi-même, voilà bien des années que j’ai quitté le toit paternel, dit adieu au village natal ; les impressions et les souvenirs de mon enfance, si vivaces qu’ils soient encore au fond de ma pensée, ont perdu cette précision qui fait la valeur des traditions soigneusement recueillies et rend si précieux leur témoignage. Du reste, mes souvenirs ne portant que sur les faits purement matériels de la déportation et les infortunes qui en furent la conséquence, le lecteur n’y prendrait qu’un médiocre intérêt. Nous dirons seulement que la réponse invariable de tous ceux à qui s’adressaient nos questions touchant les causes de la déportation fut celle-ci : refus de la part des Acadiens de prêter le serment d’allégeance sans la réserve expresse qu’on ne leur ferait jamais prendre les armes contre les Français.

« Mais, leur objections-nous souvent, cela est difficile à croire. Vos pères ont dû se rendre coupables de quelque acte d’hostilité qui a forcé le gouvernement à user envers eux de rigueur. Leur châtiment a sans doute été trop sévère, et il faut blâmer l’autorité d’avoir eu recours à un si violent moyen de répression ; mais comment penser qu’ils ne méritaient pas au moins quelque peine ? » — Et notre question évoquait toujours la réponse, précise et formelle, qu’à aucun

    Il naquît à St-Grégoire de Nicolet, le 21 février 1821, du mariage de Auguste Richard et de Marie Hébert. Dès l’âge de treize ans, il entra dans la carrière commerciale à Québec, et plus tard passa en Angleterre où il vécut trois ans comme acheteur pour la maison de son frère Colbert Richard, dont le siège était dans la capitale du Bas-Canada. Le 4 septembre 1854, il épousa à St-Grégoire Élodie le Prince. Il s’établit à Stanfold où il résida jusqu’en 1863 ; il vint alors se fixer à Arthabaska. Il mourut à Victoriaville, le 27 juillet 1903, chez sa fille Madame A.-F. Poulin, née Eugénie, et fut inhumé dans le cimetière d’Arthabaska. Il était le père de M. Auguste Richard et de M. Émile Richard.