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Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome I, 1916.djvu/44

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revoir les questions dans une lumière nouvelle et sous un angle plus large. Telle est, croyons-nous, la disposition de notre caractère.

Les historiens n’ont pas l’habitude de faire leur propre psychologie. Quelque naïveté qu’il puisse y avoir à l’avouer, l’on nous permettra de dire que la bienveillance — trait le plus saillant de notre nature — nous a guidé dans tout le cours de notre étude. Chaque fois que cela a été possible sans compromettre trop gravement la vérité, il nous a été doux de céder à ce sentiment. Nous nous sommes gardé, encore que cela eût été facile, de suspecter la sincérité de bien des historiens ; nous avons même poussé l’indulgence jusqu’à prêter à tel ou tel des intentions honnêtes quand nos convictions nous disaient tout le contraire, pensant qu’il valait mieux nous taire ou pécher par excès de bonté que de risquer de tomber dans une sévérité outrée. Pourtant devant les efforts systématiques, bien caractérisés et sans cesse renouvelés que certaine école a tentés pour fausser l’histoire, le silence de notre part eût été une faute ; notre conscience nous faisait un devoir de dévoiler ces pratiques honteuses et d’en stigmatiser les auteurs.

C’est du compilateur des Archives de la Nouvelle-Écosse et de M. Parkman que nous voulons ici parler[1].

  1. Francis Parkman était le fils du révérend Francis Parkman, qui fut pendant 36 ans pasteur de la New North Church de Boston, et de Caroline Hall. Il naquit à Boston le 16 septembre 1823. L’ancêtre des Parkman en Amérique s’appelait Élias, qui venait de Sidmouth (Devon) et s’était établi à Dorchester (Massachusetts) en 1633. Francis Parkman étudia au collège de Harvard où il prit ses degrés en 1844. Sur les instances de son père, il entra alors à l’école de droit « Dane » de Cambridge, et en obtint les titres en 1846. Il ne se fit cependant jamais admettre au barreau. Il se mit à voyager dans le Nord-Ouest américain et à étudier l’ethnologie indienne. Son premier voyage The Oregon Trail (1849) contient lu récit de ses courses et de ses observations dans