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Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/216

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dre a déjà disparu. Pauvres mortels, comptez donc sur les regrets que vous laisserez après la mort ; espérez donc que des mains amies viendront jeter des fleurs sur votre tombe…


LVIe DIVISION.


Plus on pénètre dans les divisions finales, et plus les noms célèbres deviennent rares ; nous en apercevons cependant ici un qui, sous l’empire, a jeté quelque éclat, et qui est aujourd’hui replongé dans une profonde obscurité. Une pierre tumulaire, debout et ceintrée par le haut, est le modeste monument qui recouvre la dépouille mortelle de M. Duplantier, qui fut membre de la légion-d’honneur, maître des requêtes, baron, préfet, et qui n’est plus rien de tout cela depuis le 6 février 1814. Du reste, en qualité de préfet, il rendit de grands services aux départemens qu’il administra ; et la reconnaissance des habitans du département du Nord doit le suivre dans la tombe.

À peu de distance, repose une jeune fille âgée de cinq ans, dont la perte dut être bien amère, bien cruelle pour sa malheureuse famille ; car il est bien rare de rencontrer, dans un âge aussi tendre, des enfans comme Rose Lagroux, moissonnée le 12 avril 1819. Sur sa tombe, surmontée d’une petite pyramide terminée par une croix, on a attaché une plaque de cuivre, sur laquelle jamais, nous en sommes bien sûrs, personne n’aura pu lire, sans une vive émotion, les vers suivans.

O vous qui visitez ces tristes monumens,
Si jamais vous voyez, dans ses derniers momens
Quelque sage essuyer les larmes de sa mère,
Consoler sa famille, et tranquille et sincère,
Dire un adieu fatal ! apprenez aux passans
Qu’il n’en a pas plus fait qu’un enfant de cinq ans.

Nous rencontrons aussi, à peu de distance, la tombe de Mme Contal, décédée le 30 aout 1819, à 39 ans. Au-dessus de la tombe sont placés, sous un verre, quelques oiseaux empaillés et des fleurs ; les vers suivans expliquent pourquoi ces objets sont là.