Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/239

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Et dans la nuit du temps, elle s’est endormie,
Pour goûter du repos la paix et la douceur.

Derrière, M. Boyer a fait graver sur la plaque de marbre qui orne le cippe qui recouvre la cendre de son épouse, les vers suivans, qui attestent une douleur qui ne s’est pas démentie depuis le 14 février 1829, si j’en juge à la fraîcheur du petit jardin qui recouvre cette cendre si chère.

Par elle, du bonheur, j’ai pu goûter les charmes,
Sa bonté, sa douceur ont embelli mes jours ;
Elle n’est plus, moi je sens à mes larmes,
Que dans mon cœur elle vivra toujours.

A trois pas de là, on lit cette touchante inscription :

Telle que la rose un matin,
Fraiche, suave et fleurie,
Vers le soir changeant son destin,
Se fane, tombe et perd la vie.

Laure Caperan, née le 4 octobre 1812, est décédée le 29 mars 1828.

Plus loin nous lisons, sur une tombe sans nom, les vers suivans :

Dors, chère Pétronille,
Puisque du sort c’est l’immuable loi ;
A ton réveil, ma fille,
Je serai près de toi.

Une tombe sur laquelle sont sculptées des médailles, frappe nos regards ; dans l’une est gravée sur le marbre : médaille d’or donnée parle ministre de l’intérieur ; dans l’autre, médaille d’argent, délivrée par le préfet de police. Là dort, depuis le 20 juin 1828, Pierre Bunel, garçon boucher, qui obtint ces honorables récompenses, pour avoir, dans la nuit du 24 au 25 juillet 1827, retiré du canal St-Martin la dame Chaudron et deux de ses enfans. Respeet à sa mémoire !

Un simple papier, attaché à une croix de bois, près de là, nous cause encore de vives émotions ; c’est l’écriture d’un enfant qui vient souhaiter la